L’Union
Internationale des Savants Musulmans appelle l’Égypte et le Cheikh d’Al-Azhar à
agir immédiatement pour mettre fin au génocide à Gaza et ouvrir le passage de
Rafah (Déclaration)
L’Union Internationale des
Savants Musulmans a lancé un appel à la République arabe d’Égypte, dirigeants
et peuple, pour une action immédiate afin de mettre fin au génocide dont est
victime le peuple palestinien dans la bande de Gaza, et pour assumer son rôle
historique et humanitaire en acheminant nourriture et médicaments à plus de
deux millions de personnes menacées de mourir de faim sous un blocus israélien
étouffant.
Alerte contre le
génocide par la faim
Le Secrétaire général de
l’Union, le Dr Ali Mohamed Al-Salabi, a déclaré dans un communiqué :« La phase que traversent aujourd’hui les Palestiniens
est critique et décisive, car ils subissent une extermination non seulement par
les armes, mais aussi par une famine méthodiquement organisée.
»
Il a affirmé que « le peuple
égyptien, en raison de sa proximité géographique, de l’histoire et de la
responsabilité commune, est le seul capable de mettre un terme à ce génocide. »
Al-Salabi a ajouté : « La charia islamique interdit de façon catégorique de
tuer un être humain par la faim, et elle établit un lien indissociable entre la
fraternité religieuse, le soutien aux opprimés et la levée de l’injustice.
Comment alors rester silencieux face à l’oppression d’un peuple tout entier ?
Ce qui se passe à Gaza ne peut être accepté ni religieusement ni humainement. »
Il a souligné que « la
sécurité nationale égyptienne, historiquement et dans les faits, a toujours été
du côté des opprimés et un soutien aux plus faibles. Gaza, aujourd’hui,
représente un test humain, moral et géopolitique d’une extrême gravité, qui exige
de l’Égypte qu’elle soit au cœur de la solution, comme elle l’a toujours été. »
Appel urgent au
Cheikh d’Al-Azhar
Al-Salabi a appelé le Cheikh
d’Al-Azhar à assumer son rôle religieux et historique en ce moment critique,
déclarant :
« Les musulmans du monde entier
attendent une position claire d’Al-Azhar et de ses institutions, en particulier
de son Grand Imam, afin de publier une fatwa interdisant de tuer les
Palestiniens par la faim et criminalisant le blocus, considéré comme un crime
prohibé religieusement et légalement. »
Il a adressé directement son
appel au Grand Imam d’Al-Azhar : « Nous
faisons face à une tragédie d’une gravité extrême qui exige une prise de
position explicite clarifiant le jugement religieux sur le siège imposé aux
musulmans, sur leur famine et leur mise à mort lente sous les yeux du monde
entier… Votre parole a son poids et sa valeur, et le moment est venu de la
prononcer. »
S’appuyant sur les rapports
des organisations internationales, Al-Salabi a évoqué la situation humanitaire
catastrophique à Gaza, soulignant que plus d’un million d’enfants souffrent de
malnutrition sévère, que les hôpitaux sont surchargés ou contraints de fermer,
et que l’entrée des vivres, médicaments et carburants est bloquée.
Il a affirmé que « la faim est
utilisée comme une arme pour soumettre la population ou la forcer à l’exil, en
violation flagrante de toutes les valeurs et lois.
»
Al-Salabi a insisté : « Le monde, et en particulier les personnes éprises de
liberté, se tiendront aux côtés de l’Égypte si elle décide de briser ce siège
et de mettre fin à ce génocide, car le droit international et les principes
humanitaires soutiennent et légitiment entièrement une telle position. »
Et d’ajouter
: « Tous les peuples ont droit à la vie, et les nations ont le devoir de
ne pas rester spectatrices de ce qui s’apparente aux massacres de notre époque. »
Il a conclu son message par un
appel à la conscience humaine mondiale :
« Nous adressons notre appel à
tous les sages de ce monde, à tous ceux qui portent encore un brin d’humanité
dans leur cœur, afin qu’ils agissent immédiatement pour mettre un terme à ce
génocide dont l’horreur dépasse tout ce que l’histoire moderne a connu. Le
silence est une trahison, l’hésitation un crime, et il n’y a de salut que dans
une action urgente et courageuse. »
Gaza entre
famine et massacre
Pour souligner la gravité de
la situation humanitaire, le ministère de la Santé de Gaza a confirmé la mort
de plus de 900 Palestiniens, dont 71 enfants, en raison de la faim et de la
malnutrition, ainsi que la blessure de plus de 6 000 personnes depuis le début
de cette guerre d’extermination menée par l’occupation.
Lors d’un massacre dans le
nord-ouest de Gaza, dimanche matin, 54 civils ont été tués, dont 51 personnes
qui attendaient de l’aide humanitaire, et environ 60 autres ont été blessées.
Le ministère a déclaré que
l’occupant utilise la faim comme une arme, provoquant une famine catastrophique
qui touche plus de deux millions de personnes, alors que le système de santé
s’effondre faute de médicaments et de fournitures médicales.
Depuis le 7 octobre 2023,
l’agression a fait plus de 198 000 morts et blessés, la majorité étant des
femmes et des enfants, avec des alertes concernant les pires phases de famine
résultant de cette politique de faim organisée.
(Source :
L’Union + Arabi21)
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